Touren Berichte Hilfe
Login

Cabane des Aiguilles-Rouges

Qui a dit que le groupe des mardistes ne concernait que des dames ? Cela ne se vérifiait certainement pas à Arolla où 8 mardistes, à parité égale, se retrouvaient pour une nouvelle course, un peu plus alpine cette fois.

Après une forte chute de température, la neige est tombée à 2'500 m, ce qui n'est pas rare en août. Le temps se remet gentiment, mais le ciel reste avec une couverture en haute altitude. Pas trop chaud, pas trop froid non plus, idéal pour une telle course. Le sens prévu permet de gagner près de 300 m à la montée, avec un parcours étagé et varié. A la poste d'Arolla, le panneau indique une durée de 2h45, mais c'est en 2h30 que le groupe arrivera à la cabane des Aiguilles-Rouges.

Première pause à Pra-Gra, avec la même vue que l'on voit souvent sur des calendriers, l'alpage et son chalet avec pour toile de fond le Mont-Collon et le Pigne d'Arolla. Puis après quelques prises d'eau pour la Dixence, on entre dans un univers plus minéral, avec le passage d'éboulis, puis une traversée plus étroite et par un endroit équipée de chaînes. Une dernière montée et voilà la cabane, anciennement Cabane Waldkirch, qui a appartenu au Club Alpin Académique de Genève et maintenant à une association d'Evolène. A 2'821 m, l'air est frais et le pic-nic est meilleur à l'intérieur avec une soupe ou un thé chaud.

Après un dernier coup d'œil aux sommets environnants, dont la Dent-blanche et le Weisshorn, étêtés par les nuages, le groupe prend le chemin de la descente, plus de 1000 m, d'abord dans la caillasse, puis l'arrivée au lac Bleu reste un émerveillement pour chacun. Mais dommage, il y a trop de monde. Aussi la pause est écourtée et pour éviter les touristes, la descente sur la Gouille se fait par Lú Vartsé.

Il ne reste plus alors qu'à reposer ses genoux à une table du café. Et toujours dans notre champ de vision, le Pigne d'Arolla, le temps de se remémorer quelques vers du poème de Gilles :

Sur le versant de ces montagnes

Que la neige a peint tout en blanc

La voix d'un homme qu'accompagne

D'un mulet le grelot tremblant

Monte avec le jour du village

Au chalet noir en contrebas

Prisonnier du blanc paysage dominant la pente

je vois comme en une estampe chinoise

un pont, des arbres de sépia,

par-dessus le ciel bleu turquoise

sur cette blancheur qu'il y a

Le soleil conquérant l'espace

Se hisse sur des murs de glace

Au fond le Pigne d'Arolla depuis des siècles qu'il est là.

 

Photos de Yvonne et Agnès